À six heures, je me réveillai au premier coup de mon réveil. Je fis comme d’ordinaire mes travaux ménagers. Je me douchai, enfilai une jupe bleu sur une chemise manche courte blanche et pris la direction de l’arrêt du bus.
Je trouvais pour ce vendredi matin l’arrêt vide. Je me réjouissais car cela me permettait d’arriver au rendez-vous la chemise bien dressée. Pour la multitude des usagers, l’on en descendait pour la plupart du temps des bus les vêtements froissés. Pour ceux qui empruntent ou ont une fois emprunté les bus de la Société des transports abidjanais (SOTRA) savent de quoi je parle.
À neuf heures trente, j’arrivai devant les locaux de l’entreprise Florias. Je dû patienter dans la salle d’attente où je retrouvai avec joie la secrétaire de l’autre fois.
– Bonjour mademoiselle Marceline, le patron m’a déjà prévenu de votre visite. Veuillez remplir ce formulaire.
– Merci bien Madame.
– Pas de quoi, comment allez-vous ?
– Très bien merci.
– D’ici quelques minutes le patron sera présent. Pour quoi que vous désirez n’hésitez pas à me solliciter compris ?
– C’est gentil de votre part.
– À tout à l’heure.
Je pris place dans le salon d’attente. Sur la table était posé quelques magazines. Pour faire passer mon stress, je feuilletai quelques pages sans grand intérêt. Puis, j’entendis dehors les klaxons d’une voiture. Je me suis dit sûrement que c’était le patron vue l’heure qu’il faisait. Je remis sur la table les magazines et pris une posture de responsable affichant mon air le plus sérieux. Quelques minutes après, Monsieur Yao Yao Fréderic s’avança vers le salon. Dès qu’il arriva à mon niveau, je me levai pour le saluer telle une écolière devant son maitre. Je ne savais pas quoi faire. Il me serra la main et entra dans son bureau. Je repris de nouveaux les magazines, puis me plongeai dans une lecture mensongère. L’horloge du salon d’attente affichait dix heures trente minutes et pourtant aucun signal du patron. Du moment où j’observais aucun autre candidate dans la salle cela m’importais peu. J’étais à présent adossée au fauteuil quand je vis la secrétaire se diriger vers moi avec un large sourire.
-Mademoiselle Marcelline.
– Oui madame.
– Vous êtes demandez dans le bureau du patron. Je pense que vous connaissez déjà le chemin. C’est le même bureau de l’entretien.
– D’accord Madame. Merci beaucoup !
Je toquai la porte du bureau de même que pour la toute première fois. J’entendis le patron me demander d’entrer. Il me fit signe de m’asseoir. J’obéis sans hésiter.
-Une fois de plus bonjour et bienvenue Mademoiselle Yao Marcelline. Toute mon excuse pour le retard. Vous allez bien ?
– Oui monsieur, je vais très bien.
– Je m’en réjouis. Écoutez, nous avons pris du temps avant de vous joindre tout simplement qu’il nous fallait revoir en long et en large tous les profils de chaque candidats de sorte à trouver celle ou celui qui cadre avec notre vision. Vous concernant, j’ai été impressionné par vos traductions. J’ai le plaisir de vous faire part de notre accord pour que vous fassiez partie de l’entreprise Florias à moins que vous ayez déjà un autre poste au sein d’une autre entreprise.
Je voulus hurler de joie mais vu le sérieux de mon patron, je me contins d’exprimer mes émotions.
– Je tenais à vous remercier pour cette chance que vous me donnez d’être l’une des membres de votre prestigieuse entreprise. Je vous promets de mettre tout mon savoir à votre disposition afin qu’ensemble, nous atteignons les objectifs qu’ont été fixés en prenant la décision de m’embaucher. Merci monsieur.
– Vous n’avez pas à me remercier mademoiselle. Toutefois vous devez me prouver que nous n’avons pas eu tort de vous faire confiance.
– Quand est que je peux prendre service ?
– Si cela ne tenait qu’à moi dès cet instant. Cependant, Il sera préférable que vous commenciez le lundi. Au secrétariat vous y trouverez votre dossier. Vous habitez dans quelle commune ?
– Yopougon.
– Vous vivez seule ?
– Non avec mon oncle.
– Vous savez conduire ?
– Oui, j’ai le permis.
– D’accord mademoiselle, tenez cette enveloppe pour votre transport rendez-vous ici lundi à neuf heures.
– Merci patron que le ciel vous le rendre aux centuples.
– Je ne suis pas croyant néanmoins, j’accepte vos bénédictions. Bonne route Marcelline et bien de choses à votre famille.
– Merci infiniment monsieur.
Je sortis du bureau me touchant afin de voir si j’étais dans un monde réel. Au secrétariat, on me rendit toutes les informations nécessaires dont j’avais besoin pour ma prise de service du lundi.
Devant le portail principal de l’entreprise, j’ouvris l’enveloppe que m’avait donnée mon nouveau patron. Grande fut ma joie de découvrir la rondelette somme de cent mille franc CFA. Incroyable, c’était la première fois de ma vie que je tenais une telle somme entre mes mains. Je me résolue à emprunter un taxi compteur pour me rendre à Yopougon de peur qu’un individu mal intentionné ne me l’arrache dans le bus.
Une fois au quartier, j’achetai quelques recharges de crédit téléphonique pour appeler mon amie Jeannette. Je devais lui fait part de ce bonheur. J’avais un pincement au cœur pour sa situation. Tout compte fait j’avais déjà mon idée: celle de l’aider à trouver du travail. Comment ? Je ne savais pas pour l’instant.